En 2021, l’Australie a inscrit le koala sur la liste des espèces en danger dans plusieurs régions du pays. Malgré sa notoriété mondiale, cet animal subit depuis des décennies un déclin démographique constant, dû à la destruction de son habitat, aux maladies et aux incendies à répétition.
Le koala présente une adaptation alimentaire unique parmi les mammifères, reposant sur un régime presque exclusif d’eucalyptus toxique pour la plupart des espèces. Cette spécialisation extrême accentue sa vulnérabilité face aux changements environnementaux rapides.
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Koala : un emblème australien à l’histoire fascinante
Le koala, ce marsupial à la fourrure dense, s’est imposé comme l’une des figures emblématiques de la faune australienne. Impossible de traverser le pays sans croiser son image sur des timbres, les armoiries nationales ou sur les affiches de campagnes de sensibilisation. Chaque année, il attire les curieux dans les forêts d’eucalyptus du Queensland, de Nouvelle-Galles-du-Sud, du Victoria ou encore de South Australia. Sur Kangaroo Island, des équipes dédient leurs recherches à l’espèce, tandis qu’au Zoo de Beauval en France, on observe son comportement pour mieux cerner ses besoins spécifiques.
Strictement herbivore, le koala s’alimente presque uniquement de feuilles d’eucalyptus, une ressource qui, ironiquement, limite fortement sa présence sur le territoire australien. Son organisme, taillé pour digérer de la cellulose et des toxines, impose un mode de vie ralenti : il peut dormir jusqu’à 18 heures par jour. Ce temps passé à somnoler n’a rien d’anecdotique : il s’agit là d’une vraie adaptation à un régime pauvre en énergie.
Désigné espèce protégée, le koala suscite autant la fascination que l’inquiétude. Les chercheurs surveillent ses populations dispersées à travers l’est et le sud du pays. Chaque région recèle ses particularités : forêts denses du Victoria, bosquets clairsemés du Queensland, écosystèmes insulaires propres à Kangaroo Island. Une telle diversité de milieux témoigne de son pouvoir d’adaptation, mais aussi de la nécessité de préserver l’habitat du koala.
Voici quelques points qui illustrent la portée et la singularité du koala :
- Il occupe presque exclusivement le territoire australien
- Il s’impose comme un symbole reconnu à l’international pour la biodiversité australienne
- Il fait l’objet d’études et de programmes de protection, en captivité autant que dans la nature
Pourquoi le koala est-il aujourd’hui menacé dans son habitat naturel ?
La déforestation continue d’amputer les forêts d’eucalyptus, le refuge indispensable du koala sur la côte est et au sud de l’Australie. Routes, urbanisation galopante, développement agricole : toutes ces pressions fragmentent l’espace vital du marsupial. Sans corridors végétaux pour se déplacer, le koala se retrouve cantonné à des zones limitées, parfois totalement isolées. Selon le Comité scientifique pour les espèces menacées, le nombre de koalas a chuté de plus de 50 % en vingt ans.
Les incendies de 2019/2020 ont marqué un tournant dramatique. Près de 60 000 koalas ont péri dans les flammes, des milliers d’hectares de forêts sont partis en fumée, et l’accès à la nourriture s’est gravement compliqué. Puis, les inondations de 2021/2022 ont aggravé la situation. À cela s’ajoute un changement climatique qui bouleverse l’équilibre écologique, réduit la disponibilité des feuilles d’eucalyptus et favorise l’apparition de sécheresses ou d’incendies toujours plus intenses.
La chlamydiose, une infection bactérienne, complète ce tableau déjà sombre. Responsable d’infertilité et parfois de décès, elle pèse lourdement sur la reproduction du koala. À ces maladies s’ajoutent les accidents de la route, les attaques de chiens domestiques ou encore la surpopulation sur certaines îles, qui entraînent des déclins locaux parfois rapides.
Voici les menaces les plus marquantes qui pèsent sur le koala :
- La fragmentation de l’habitat reste la principale cause de la diminution des populations
- Le koala a été ajouté à la liste des espèces en danger dans le Queensland, la Nouvelle-Galles-du-Sud et le Territoire de la capitale australienne
- L’Australian Koala Foundation estime qu’il resterait moins de 80 000 individus
Des rencontres inoubliables : anecdotes et faits étonnants sur le koala
Surprendre un koala dans son environnement naturel relève du privilège rare. Le long de Kangaroo Island, près de la Great Ocean Road, ou dans les forêts du parc national de Port Stephens, il suffit parfois de lever les yeux pour apercevoir la silhouette tranquille d’un koala, niché dans la fourche d’un eucalyptus, imperturbable face au passage humain. Ce n’est pas un mythe : ce marsupial détient le titre de dormeur invétéré, passant parfois jusqu’à 18 heures par jour à se reposer, le reste du temps occupé à digérer ces feuilles d’eucalyptus si particulières.
Certains récits restent gravés. Sam, ce koala secouru par le pompier David Tree lors des incendies de 2019, a marqué les esprits. La photo de l’animal buvant à une gourde a vite fait le tour du globe, devenant l’emblème de la détresse, mais aussi de la capacité de résistance de l’espèce. Des lieux comme le Port Macquarie Koala Hospital ou le Lone Pine Koala Sanctuary recueillent chaque année des centaines de koalas blessés ou orphelins, victimes des feux, de maladies ou de collisions avec des voitures.
Le cas du jeune Joey, recueilli par une famille après la perte de sa mère, ou celui du koala Harley, soigné à l’Australian Zoo Wildlife Hospital, illustrent l’importance de l’aide humaine dans la sauvegarde de ces animaux. Sur le terrain, vétérinaires et bénévoles s’organisent pour prodiguer des soins, vacciner contre la chlamydiose ou préparer à la réintroduction progressive dans la nature. Ces gestes, parfois invisibles, forment une chaîne d’actions concrètes pour préserver ce symbole vivant de la biodiversité australienne.
Préserver le koala : quelles solutions pour assurer son avenir ?
La protection du koala s’affirme désormais comme une priorité en Australie. Les catastrophes des dernières années, incendies massifs, inondations violentes, ont mis en évidence la fragilité de ce marsupial emblématique. En réponse, le gouvernement australien a débloqué 50 millions de dollars australiens pour renforcer la conservation du koala. L’objectif : restaurer les forêts d’eucalyptus, soutenir la recherche scientifique, accompagner les hôpitaux spécialisés et financer des actions ciblées.
WWF-Australie, la Fondation australienne pour la conservation et de nombreux chercheurs défendent une vision d’ensemble : préserver les habitats, reconstituer des corridors forestiers, mieux encadrer l’urbanisation et améliorer la législation. Les lois environnementales, jugées trop souvent insuffisantes par les ONG sur le terrain, doivent évoluer pour prendre en compte l’ampleur de la fragmentation de l’habitat et des dangers émergents.
Plusieurs pistes d’action sont déjà à l’œuvre :
- Restauration de corridors écologiques pour reconnecter les populations isolées
- Programmes de vaccination et de soins pour lutter contre la chlamydiose
- Renforcement de la surveillance routière et actions de sensibilisation à la cohabitation
Sur le terrain, les initiatives se multiplient : plantation d’eucalyptus pour reconstituer les forêts, soins vétérinaires, suivi GPS des animaux déplacés… La participation des citoyens prend de l’ampleur, stimulée par la visibilité médiatique de certains sauvetages et la force du tissu associatif australien. L’avenir du koala se joue dans cette alliance entre engagement public, efforts scientifiques et implication des volontaires. La question n’est plus seulement de sauver une espèce, mais de défendre l’un des piliers vivants de la biodiversité australienne.